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Les textes
Des textes qui ont aucun rapport avec mes principaux univers.
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Par Kokoreth le 17 Juin 2015 à 11:33
J'ai écris ce texte pour un concours sur Skyrock, TheNewDirectory.
Il fallait écrire une romance tragique, c'était la première fois que je le faisais et je suis arrivée deuxième ^^.
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Ils m'ont tout pris, mon amour, ma dulcinée, celle auprès de qui mon âme se trouvait illuminée. Celle pour qui mon cœur battait chaque jour.
Elle était tel un rayon de soleil qui m'éclairait et me faisait sentir renaître à chaque journée.
Chaque levé du jour devenait une nouvelle aventure à ses côtés.
Elle agissait comme une pilule face aux tourments de la vie. La voir sourire me remplissait de joie. J'oubliai tout. Il n'y avait plus que elle et moi. Mais lorsqu'elle est partie. Sans prévenir. J'ai senti que quelque chose m'avait quitté à jamais.
En me relevant du coin de ma chambre contre lequel j'étais adossé, je constatai que celle-ci était devenue terne et triste. Les couleurs si chaudes que j'avais l'habitude d'y voir, avaient laissé place à un dépotoir.
Le papier peint avait été arraché ici et là, mon canapé partait en miettes. L'écran de ma télé était brisé et plus loin traînait l'arme du crime.
Une simple chaise.
Lorsque mon aimée m'a quitté, je n'éprouvais plus qu'un seul sentiment.
La colère.
C'était comme si le monde s'était écroulé à mes pieds, comme si ma seule raison de vivre m'avait été enlevée. Je n'étais plus rien. J'étais seul.
Le vieux miroir de ma salle de bain dévoilait ce à quoi je ressemblais. Un pauvre type malheureux qui se lamentait sur son propre sort.
J'en étais réduit à cela. Je n'avais jamais eu la force de continuer.
Si au début je prenais encore soin de moi, ce n'était bien sûr qu'un mensonge. Je souffrais et personne ne pouvait le comprendre. Pas même mes amis les plus proches, ces personnes dont les voix résonnaient à travers mon répondeur. Ils appelaient sans arrêt tous les jours. Ils s'inquiétaient, mais rien de ce qu'ils pourraient me dire ne pourrait me rendre heureux. Elle me manquait, je voulais qu'elle soit là. Mais je restais toujours seul.
Ma porte, elle aussi était fermée. Tout comme mon cœur. Elle me séparait de la réalité et de ma folie. Oui, fou, je l'étais. J'imaginais encore que mon amour soit là avec moi. Je riais. Je pleurais. Je buvais. Je fumais.
Mes cheveux gras collaient sur ma joue, on ne voyait même plus qu'ils étaient blonds.
Mon regard rougi et gonflé me donnait l'air d'un sans-abris. Ce regard qui n'était pas si mal se retrouvait maintenant bouffi. Triste. Le contraire de ce qu'il était auparavant.
Il avait été joyeux, il savait pleurer aussi mais pas autant que celui d'aujourd'hui. Ce regard était celui d'un homme épanoui, un homme qui pensait fonder une famille. Un homme qui avait trouvé son autre moitié parmi les autres. Il l'avait directement su, lorsqu'il l'avait vue. Cet homme savait que c'était elle et pas une autre. Son sourire qu'elle lui avait adressé ce jour là, il s'en souvenait encore.
C'était dans un marché, sur une petite place de la ville. Il portait une vieille veste en cuir, une simple chemise blanche avec un pantalon délavé. Elle, elle avait un gilet beige par dessus son tee-shirt blanc et un jean également. Ses cheveux étaient dorés et le soleil augmentait ce sentiment. Il éclaircissait ses joues blanches et entourait parfaitement ses formes, lui donnant l'aspect d'un Ange.
Cet idée n'avait jamais quitté mon esprit. Pour moi, c'était ça. Elle était mon Ange à moi, tombé du ciel rien que pour moi. C'était mon étoile, ma luciole, ma lumière qui m'indiquait la voie à prendre quand je me perdais. Sa main m'était tendue quand je m'égarais, à chaque fois elle me ramenait sur la route. Je n'étais plus perdu, j'étais guidé par cette lumière qui embellissait mes journées.
Elle était le jour et moi la nuit. Nous ne pouvions vivre l'un sans l'autre, comme une plante ne peut vivre sans soleil. Elle était Bonnie, j'étais Clyde. Inséparables, toujours collés l'un à l'autre. Nous ne faisions qu'un. C'était comme si le reste n'existait plus. Comme si nous étions Le Monde.
Tout ça c'était du passé maintenant, un bien triste souvenir. Mais combien merveilleux. Le fait de l'imaginer me sourire, me regarder, ou entendre le peu que je me souvenais de sa voix me rendait heureux.
Je lui offrais mon amour et elle me tendait le bonheur. Un bonheur doux pour lequel je prenais grand soin. Un bonheur fragile qui par un simple souffle pouvait s'envoler. Un simple souffle... C'est justement ce qui me l'a retirée.
Une journée ensoleillée, gaie. Nous venions de sortir du restaurant, bras dessous et bras dessus. Gaiement. On riait encore de nos blagues émises durant le repas. Nous étions comme cela, insouciants. Joyeux. C'est justement ce qui a causé sa perte.
Elle avait reculé, tout en riant. Me traitant de fou. Elle n'avait même pas vu le camion qui arrivait rapidement.
Je n'avais rien pu faire ce jour là, j'avais crié son nom. Je lui avais dit de bouger. C'était trop tard. Le drame était survenu.
Un cri strident, brutal, avait retenti dans la rue.
Je m'en souviens parfaitement, à chaque fois que je me rappelais d'elle, ce bruit me revenait. Plus je l'entendais, plus je sombrais. Plus je sombrais, plus je buvais. Plus je buvais, plus je repensais à elle. Le cercle vicieux avait pris place. Ma folie aussi.
J'avais vite fini par devenir ce que je suis maintenant. Je m'en voulais éperdument.
J'en voulais à ce conducteur qui n'avait pas su arrêter son camion. C'était de sa faute si elle avait perdu la vie.
Je l'avais incendié, les flics m'avaient retenu de l'étrangler. J'avais l'impression que tout était contre moi. J'avais crié et je m'étais enfuit.
Le lendemain, l'incident était passé à la télé. Les appels téléphoniques avaient fusé. Mes amis s'inquiétaient. Je les ignorais.
Depuis la même routine se poursuit. Je bois, je rêve, je pense, je bois. Parfois je dors, mais dans mes rêves elle survint toujours. Je sais que ce n'est pas bon. Je devrais me reprendre, surpasser cette souffrance. Mais je n'y arrivais pas. C'était trop dur. Perdre quelqu'un était difficile.
Durant cette pensée, mon regard se tourna vers ma fenêtre. J'avais l'impression qu'aujourd'hui était un autre jour. Peut-être était-ce le rayon étincelant qui venait de pénétrer la pièce ?
Je sentis mes jambes se déplacer vers la vitre, toutes seules. Ma tête détruite par l'alcool ingurgité ignorait si mon cerveau était encore opérationnel. Ou si ce n'était encore qu'une illusion. Que je m'imaginais bouger tout seul. Pourtant je ressentais la chaleur douce du rayon. Comme si une main apaisante se posait sur mon épaule.
Mes yeux se plissèrent, tandis que je scrutais cette pastille jaune. Celle qui chaque jour illuminait la journée de tas d'individus. J'avais envie d'en prendre un bout. J'imaginais sans doute que celui-ci contiendrait mon amour perdu.
Sans attendre, j'ai ouvert ma fenêtre. J'ai mis un pied sur la petite terrasse qui donnait sur la banlieue. J'avançais jusqu'à pouvoir sentir la rambarde sur mes cuisses. Une jambe après l'autre, je l'enjambai. Ma main droite toujours tendue vers le Soleil, j'avançai.
La chute fut brutale. Un craquement. Le noir. Silence...
Ils m'ont tout pris, mon amour, ma dulcinée, celle auprès de qui mon âme se trouvait illuminée. Celle pour qui mon cœur battait chaque jour. Assis sur mon fauteuil roulant, dans ma chambre d'hôpital. Je regardais par la fenêtre le soleil qui brillait encore. Il illuminait la journée de tas d' individus.
Mais plus la mienne.
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